Cela fait six générations, qu’une famille de passionnés se transmet l’amour d’un savoir-faire et construit l’histoire de ce lieu chargé d’une âme. Depuis 1850, on s’adapte, on évolue sans jamais rompre avec la tradition, chaque membre de la famille est garant de la mémoire des anciens et sait transcrire de façon vibrante le passé des lieux.

Il faut dire que cette bâtisse du XIIe siècle , ayant appartenu aux moines cisterciens de l’abbaye de Valloires , monument historique depuis 2011, faite de pierres blanches, briques et torchis, a du caractère ! Marie-Paule, propriétaire des lieux, est la fille d’un des derniers meuniers de la rivière. Avec son mari, Maurice Bourgois, ils se consacrent avec ferveur depuis trente ans à l’entretien et à la rénovation du moulin et partagent cette passion avec leurs enfants, Marc Antoine et Virginie, qui assurent la relève.

Ce moulin bordant l’Authie a su s’adapter au fil des âges sans jamais trahir son essence. Après la Première Guerre mondiale, il s’est métamorphosé en scierie, puis en salon de thé. Encore récemment le moulin était connu pour sa crêperie, ses expositions, ses concerts, ses visites, ses ateliers du pain.

Même si le moulin est en sommeil, il demeure un lieu vivant et en constante métamorphose. Aujourd’hui c’est la roue, ultime emblème du moulin, qui est au cœur des attentions, elle est en restauration après une décennie d’arrêt. Sur le chantier on rencontre un menuisier, un ferronnier, un maçon et un « couteau Suisse » qui travaillent d’arrache-pied dans le respect des techniques ancestrales.

Quand les eaux de l’Authie feront chanter à nouveau ses aubes, la roue produira de l’électricité avec générateur et permettra de mettre en place un projet d’atelier de production de farine, entraînant la réouverture des ateliers pain dans sa rotation. Elle sera rénovée d’ici l’été prochain « On fera un truc pour l’inaugurer » nous assure Marc Antoine.

On y sera !